Les accents et autres signes graphiques
Selon l'Académie, "L’accent est un signe graphique placé sur une voyelle pour en indiquer la valeur ou pour distinguer un mot de ses homonymes."
On distingue trois accents : l’accent aigu, l’accent grave et l’accent circonflexe. Ils sont nécessaires à la bonne compréhension des textes.
Grâce à l'accent grave, on distingue "à, là et où" de la forme verbale "a", de l'article "la" et de la conjonction "ou".
Outre ces trois accents, existe le tréma et d'autres signes graphiques : la cédille, l'apostrophe et le trait d'union.
Accent aigu et accent grave
L’accent aigu sur le e indique un son fermé alors que l'accent grave indique un son ouvert. Ouvert ou fermé, é ou è, la lettre e ne s'orne d'un accent que si elle termine la syllabe.
L'Académie fait autorité. Dans la 9e édition de son Dictionnaire (1992), elle a harmonisé, à titre définitif, l'accentuation de certains mots. Les mots suivis d'un * admettent la double orthographe.
Certains mots dérivés portant un accent que n'ont pas leur radical : ex : reclus mais réclusion, recouvrable mais irrécouvrable, remède mais irrémédiable, reproche mais irréprochable.
On ne met jamais d'accent devant un x: ex: exercice, exception, ni devant une consonne double: ex: ecchymose, erratum...
Tous les mots qui se terminent par un e avec le son [e] prennent un accent aigu ex: âcreté, acuité, beaupré, beauté, bénédicité...
Les mots terminés par s au singulier prennent un accent grave sur le e qui précède le s: accès, aloès, après, congrès, faciès, procès...
Le è se prononce dans aloès, cacatoès, ès, exprès (adj.), florès, herpès, palmarès, pataquès, profès, xérès.
ès est la contraction de en les et ne peut s'employer que devant un pluriel : docteur ès sciences.
Accent circonflexe
L’accent circonflexe se place sur les voyelles a, e, i, o, u. Il remplace un s qui a disparu: ex: teste qui est devenu tête ou un e: meur a donné mûr. L’accent circonflexe mis sur a, i, o, u rend ces voyelles avec un son plus accentué, particulièrement pour â et ô.
Il sert à distinguer des mots homonymes : un acre (environ 50 ares) et âcre (odeur désagréable).
Dans tous les verbes ayant les finales en -aître et en -oître, l'i indique la 3e personne du sing. de l’ind. présent. Il existe une différence entre il croît (grandir) et il croit (penser).
La finale -âtre marque une approximation, une diminution, une atténuation: douceâtre, jaunâtre, marâtre, verdâtre... mais la finale -atre n'a pas ce sens diminutif, et concerne surtout le corps médical : pédiatre, psychiatre et le nombre quatre.
Attention aux mêmes étymologies : âcre, âcreté mais acrimonie; arôme mais aromate; grâce mais gracieux, côte mais coteau, câble mais encablure, râteau mais bateau, château mais chalet, fantôme mais fantomatique, câliner mais cajoler, jeûner mais déjeuner, drôle mais drolatique...
L’accent circonflexe sur le e se prononce comme un ë. Exemples:
alêne, apprêt, baptême ; benêt (toujours masc.), carême, dépêche, enquête, fenêtre, forêt, frêne, gêne, genêt (arbrisseau), grêle, guêpe, hêtre (arbre), intérêt, pêche (le fruit), pêcher (du poisson), pêcheur (celui qui attrape du poisson donnant pêcheuse au féminin), pêne, pimbêche (tjs. fém.), poêle, quête, rêne (guide, souvent au pl.), ; salpêtre, tempête, tête, têtu (entêté), trêve, vêpres (toujours au pl.),vêtement.
Poêle se prononce [poual]. L’Académie écrit prèle mais prêle ou presle sont admis.
Différence entre le pronom possessif et l'adjectif possessif.
Le pronom possessif est précédé d'un article défini : le nôtre, la nôtre, les nôtres. L’adjectif possessif notre, nos correspond au pronom personnel nous et marque la possession.
Les mots commençant par racl- ne prennent pas d'accent : raclage, raclée (fam.), raclement, raclette, racloir, raclure.
Le tréma
Le tréma est un signe formé de deux points, qui se place au-dessus d'un e, d'un i et d'un u et plus rarement au-dessus d'un o. Il indique qu'il forme une voyelle séparée de la précédente ou de la suivante et qu'il faut la prononcer: ambiguïté, ïambe...
Au fém., l'Académie exige que l'on mette un tréma sur le e d'aiguë. Sinon, le e ne se prononcerait pas.
Maelström (mot venant du néerlandais) prend un tréma sur le o mais on écrit aussi malstrom. En physique, angström désigne une unité de longueur.
Dans les noms propres ornés d'un tréma sur le e, celui-ci ne se prononce cependant pas : Saint-Saëns [-sens], Mme de Staël [-stal].
On écrit sans tréma : Pléiade, Saigon.
Les mots qui se terminent en -éiforme, -éïsme, -éique ne prennent pas le tréma sur le i: absentéisme, cunéiforme.
Les accents pièges
L'accent circonflexe orne tous les verbes:
- Au passé simple de la 1 - et de la 2epersonne du pl. nous fûmes, vous fûtes.
- Au passé antérieur de la 1 - et de la 2c personne du pl. nous eûmes été, vous eûtes été.
- À l'imparfait du subjonctif de la 3e personne du sing. : qu’il fût, et au plus-que-parfait du subjonctif : qu'il eût été.
* Fût-ce ou fut-ce ? Sens de "même, serait-ce que", imparfait du subjonctif - Nous irons, fût-ce au prix de sacrifices. Sens de "est-ce que ce fut", passé simple - Fut-ce un beau mariage ?
Substantifs, adjectifs et noms propres:
Liste qui reprend les modifications apportées dans la 9e édition de l'Académie. Le signe * après le mot indique que les deux graphies sont admises.
A. abîme, abrègement, âcre mais acrimonie, affèterie, affût, aigu, au fém. aiguë, aîné, alcôve, alêne, allèchement, allègement, allègrement, allégretto, allégro, allô, ambigu, au fém. ambiguë, appât (amorce) mais appas (attraits), arôme mais aromate, aromatique, artéfact, asséner, assidûment mais prétendument, avènement, axiome.
B. bâillement, bâiller, bâillon mais bailler (faire accroire), bateau mais bâtiment, le Benelux (Belgique, Nederland, Luxembourg, sans accent sur le second e), benêt, bélître, Benoît (prénom) mais Pierre Benoit, bésicles, bohème, artiste et l'opéra de Puccini La Bohème mais Bohême (pays), bohémien, boîte mais boiter, boiteux, brème (poisson) mais la ville de Brême, les sœurs Brontë.
C. ça (contraction de cela) mais çà interj. et adv. de lieu et çà et là, câble mais encablure, canoë, chalet, châlit, châsse (reliquaire), châssis, cèleri*, chéchia, chenêt, cicerone ou cicérone, cime, Clemenceau, côlon (intestin), cône (en mathématique) mais conique, côte (montée, os, rivage) mais coteau et cote (avoir la cote), crèmerie*; crènelage*, crèneler*, crènelure*, crêpe (galette, étoffe), crêpage, crêper, crêperie, crêpier mais crépi, crépon, crépu, crête mais l'île de Crète, critérium*, cyclone.
D. dégainer, décrescendo ou descrescendo, déjeuner mais jeûner, dépôt mais dévot, dérèglementation, dîme, dîner, dinothérium, diplôme mais diplomatique, disgrâce mais disgracieux, la ville de Dole, drainer, drôle mais drolatique, droséra ou drosera, dûment; duodénum, Albrecht Dürer.
E. égout, égrener, emblème, empiècement, empiètement, éperdument, épître, événement* et événementiel*, extrêmement mais extrémité.
F. fac-similé, faine, faîte, fantôme mais fantomatique, fèverole, forêt (bois) mais foret (vrille), fret mais affréter, fût (tronc d'arbre, tonneau) mais futaie, futaille.
G. gaine comme dégainer, Gallieni (général), gélinotte, genet (cheval) mais genêt (plante), goitre, grâce mais gracier, gracieux.
H. haler (tirer) mais hâler (brunir), Hanoi, Hawaii, hébètement, J.-M. de Heredia (poète), huître.
I. icône mais iconoclaste, imprésario, infâme mais infamant, infamie, ingénument, irréligieux, Israël mais Israélien.
J. jeûne mais être à jeun, jeûner mais déjeuner.
L. Liberia mais Libérien, Liège mais Liégeois, linoléum, liséré.
M. Megève, mémento, mémorandum, mitre, muséum.
P. paraître (il paraît), pâture mais paturon, pécher (commettre un péché) mais pêcher (arbre) et pêcher du poisson, piètement, pitre, pléiade, pôle mais polaire, prétendument, proscénium, psychiatre, puîné, pupitre, pylône.
R. racler (et dér.), ragoût, râteau, râteler mais ratisser, rebelle mais rébellion, recéler, recéleur, recépage, référendum, réfrènement, réfréner, règlementaire, règlementation, règlementer, reître, rempiétement, rengainer, repartie (avoir la repartie facile), révolver, roder (un moteur) mais rôder (errer), rôdeur.
S. sècheresse*, sècherie*, sécréter, sécrétion, sèneçon* , sénescence, sénestre, sènevé*, séquoia, serapeum, sombréro, spéculum, Eugène Sue, sur (aigre) mais sûr (certain), symptôme mais symptomatique, syndrome.
T. tâtonner mais tatillon, téter, tétée, tétin, tétine, téton mais tèterelle, trône, trôner mais introniser.
V. vènerie, Viêt-nam ou Vietnam (mais vietnamien).
Quelques mots souvent mal orthographiés :
Aléa: n. m. Évènement imprévisible, ne prend pas de s au sing.
Ambiguïté: Avec ï et non i, "caractère de ce qui présente deux ou plusieurs sens possibles", à ne pas confondre avec ambivalence, "caractère de ce qui comporte deux aspects différents et même opposés".
Châlons-sur-Marne mais Chalon-sur-Saône.
Chapitre: comme pitre et cime, avec i et non î.
Chateaubriand: René de - écrivain mais Châteaubriant, ville de Loire-Atlantique.
Cru: vin (sans accent) et part. pas. du verbe croire mais celui du verbe croître en prend un.
Dessouler: sans accent circonflexe sur le u (9e édit.Acad.).
Gaieté, gaiement: La graphie gaîté est vieillie mais se retrouve dans rue de la Gaîté, théâtre de la Gaîté.
Gênes: dont les habitants s'appellent les Génois.
Géorgie: République indépendante depuis 1991 et non Georgie (Georgia en anglais), État du sud-est des États-Unis.
Île: mais îlot (î mais o).
Ragoût: tout comme goût, il prend un chapeau mais égout n'en prend pas.
Sérapéum: désigne la nécropole des taureaux Apis (devenu Osiris à leur mort). L’Acad. a francisé ce mot, au pl. régulier par conséquent : des sérapéums bien que les savants écrivent : serapeum, pl. : serapea.
Tache ou tâche: tache d'encre mais pour indiquer un travail à exécuter on mettra le â: il est payé à la tâche.
La cédille
La cédille (c cédille) se place devant a, o, u et indique qu'il faut prononcer ce ç avec le son [se], évitant ainsi le son dur [k] : un maçon, un soupçon, des fiançailles...
Il faut toujours une cédille devant une consonne lorsqu'on crée un amuïssement dans le langage familier : Çte femme; à çt’heure. Devant e et i, on n'en met jamais ni devant les ligatures æ et œ: cæcum, cœlacanthe.
L'apostrophe et l'élision
L’apostrophe est un mot féminin. Le signe orthographique (') marque l'élision d'une voyelle (a, e, ï) non prononcée par euphonie ou un h muet, ce qui évite le heurt de deux voyelles, ou hiatus: s'il vient, l’homme.
On a recours à l'apostrophe:
Avec lorsque et puisque uniquement devant il(s), elle(s), en, on, un, une.
Avec quoique devant il(s), elle(s), on, un, une à l'exclusion de en.
Avec quelque devant un et une uniquement : quelqu'un, quelqu'une.
Jusque devant une voyelle : Il ira jusqu au bout.
Devant les monosyllabes de, le, me, ne, se, te : je t'envoie; elle s'écoute...
Dans le pronom démonstratif ce : c'est entendu !
Dans le pronom relatif et le pronom interrogatif que : Qu'entends-tu ?
Dans l'adverbe de négation ne : Il n'entend rien.
L’élision est tolérée par effet de style en langage parlé : T'as d’beaux yeux, tu sais! (Jean Gabin à Michèle Morgan dans Quai des brumes) mais jamais à l'écrit.
On ne fait pas l'élision devant un h aspiré ni devant : huit, onze, oui, uhlan et ululer (et dér.) - Le onze de France.
Presque ne s'élide que dans presqu’île. Donc: presque en même temps.
Quelque ne s'élide que devant un, une: quelqu'un. Donc: quelque incident qu'il arrive.
Devant un titre d'œuvre, il est recommandé de ne pas faire l'élision : L'auteur de "Nana."
Le h de certains mots étant muet, il y a élision : Le livre d’Harald.
Devant un mot commençant par y, on fait l'élision s'il est français : l’yeuse, l’ypérite mais on ne la fait pas devant un mot d'origine étrangère : le yacht, le yaourt.
Na pas confondre ellipse et l'élision: L’ellipse du lat. ellipsis, "suppression d'un mot", est une "figure consistant à faire, dans un énoncé, l'économie d'un ou [de] plusieurs termes. Il y a ellipse quand on dit" La Saint-Valentin pour "la fête de saint Valentin"... L’ellipse du verbe est courante en français : Jean lit un livre; Jules un magazine.
Faut pas t’en faire relève du style familier. L’ellipse est un effet de style qu'il ne faut employer que si l'on est certain d'être compris. Elle permet notamment un style direct : "Où est-elle ? - Dans sa chambre."
- La lettre h. (+/-1500 mots qui commencent par la lettre h). Près de 300 sont précédés dans certains dictionnaires par le signe '. Ce signe signifie que le h est aspiré. En ce cas, la liaison est interdite. Remarque: Puisque le h aspiré exige l'emploi au sing. de le ou de la, vous saurez qu'au pluriel la liaison est interdite : la hache, les haches ; le harpon, les harpons...
Liste de mots usuels où la liaison ou l'élision est interdite.
À la fin de certains mots, le h est muet
Le trait d'union
Le trait d'union crée des mots en joignant un préfixe à un nom, à un adjectif, à un verbe.
Anti: Prennent un trait d'union les mots commençant par i: anti-infectieux, anti-inflammatoire, anti-impérialisme ainsi que les mots comportant plusieurs éléments: anti-francs-maçons, anti-sous-marin et ceux qui expriment l'opposition: anti-mode, anti-communiste, anti-gaulliste... Dans tous les autres cas (la majorité), il y a agglomération.
Auto: Prennent un trait d'union les mots commençant par a et i : auto-adhésif, auto-alarme, auto-allumage, auto-immunisation, auto-induction, auto-intoxication... ainsi que auto-école, et auto-stop (et dér.). Dans tous les autres cas, il y a agglomération. Le mot composé prend le genre du mot qui suit auto : un autoradio, une autopompe, une autoneige (au Canada), une autoroute (Acad.). Notons, par curiosité, le mot formé avec les subst. (et non le préfixe) auto. Un express autos-couchettes (adj. inv. tj au pl.).
Contre: Aucunes règles précises mais cependant les mots commençant par un a prennent tous un trait d'union : contre-allée, contre-amiral, contre-appel.. ainsi que les mots commençant par e : contre-écrou, contre-emploi, contre-enquête, contre-espionnage... et i: contre-indiquer, contre-interrogatoire. Devant o, on écrit contre-offensive mais l'Acad. privilégie contrordre. On écrit contrecoup en un mot mais à contre-courant; contrepoint mais contre-pointe. L’Acad. a fixé les graphies en un mot pour contrechamp (cinéma) mais contre-chant (musique), contrechâssis, contrecœur, contreplaqué, contrepoison, contreprojet.
Entre. L’Acad. favorise dans sa 9e édit. l'agglutination : "entraimer (s’), on écrit aussi entraimer (s’)". Il en est de même pour entrapercevoir (s’), entrapparaître, entrappeler (s’), entravertir (s’), entrebande, entredéchirer (s’), entrefrapper (s’), entrégorger (s’), entrenerf, entrenœud, entrenuire (s’), entrerail, entreregarder (s’), entresoutenir (s’), ensuivre (s’). Les autres mots sont précédés d'un trait d'union.
Faux, fausse. L’Acad. favorise le trait d'union : faux-bord, faux-bourdon, faux-bras, faux-étambot, faux-filet, faux-fuyant, faux-joint, faux-monnayeur, faux-pont, faux-semblant mais on écrit sans trait d'union : fausse couche, faux bond, faux col, faux jour, faux pas, faux pli, faux sens.
Non, quasi. Prend un trait d'union si le mot formé est un substantif: non-aligné, non-assistance, non-lieu, non-initié, non-violence... ; quasi-contrat, quasi . -délit, quasi-particule... Dans un emploi adjectival, il n’y a pas de trait d'union : les pays non alignés, les unités non combattantes; Il est quasi impossible de vous joindre.
Post. Il y a agglutination : postnatal, postopératoire, postscolaire... Une exception post-scriptum n. m. inv., abrégé en P.-S.
Attention aux substantifs qui peuvent se transformer en loc. adv. "Il touche de nombreux à-côtés" mais "Il vit à côté" et aux "bizarreries": on écrit avec un trait d'union : compte-fils n. m. inv., compte-gouttes n. m. inv., compte-tours n. m. inv. mais compte rendu sans trait d'union (pl. : des comptes rendus).
Côté: côté cour est à droite; côté jardin est à gauche. Écrivez de préférence de tout côté à de tous côtés (de tous les côtés). De même, préférez chacun de son côté à chacun de leur côté.
On distingue trois accents : l’accent aigu, l’accent grave et l’accent circonflexe. Ils sont nécessaires à la bonne compréhension des textes.
Grâce à l'accent grave, on distingue "à, là et où" de la forme verbale "a", de l'article "la" et de la conjonction "ou".
Outre ces trois accents, existe le tréma et d'autres signes graphiques : la cédille, l'apostrophe et le trait d'union.
Accent aigu et accent grave
L’accent aigu sur le e indique un son fermé alors que l'accent grave indique un son ouvert. Ouvert ou fermé, é ou è, la lettre e ne s'orne d'un accent que si elle termine la syllabe.
L'Académie fait autorité. Dans la 9e édition de son Dictionnaire (1992), elle a harmonisé, à titre définitif, l'accentuation de certains mots. Les mots suivis d'un * admettent la double orthographe.
Certains mots dérivés portant un accent que n'ont pas leur radical : ex : reclus mais réclusion, recouvrable mais irrécouvrable, remède mais irrémédiable, reproche mais irréprochable.
On ne met jamais d'accent devant un x: ex: exercice, exception, ni devant une consonne double: ex: ecchymose, erratum...
Tous les mots qui se terminent par un e avec le son [e] prennent un accent aigu ex: âcreté, acuité, beaupré, beauté, bénédicité...
Les mots terminés par s au singulier prennent un accent grave sur le e qui précède le s: accès, aloès, après, congrès, faciès, procès...
Le è se prononce dans aloès, cacatoès, ès, exprès (adj.), florès, herpès, palmarès, pataquès, profès, xérès.
ès est la contraction de en les et ne peut s'employer que devant un pluriel : docteur ès sciences.
Accent circonflexe
L’accent circonflexe se place sur les voyelles a, e, i, o, u. Il remplace un s qui a disparu: ex: teste qui est devenu tête ou un e: meur a donné mûr. L’accent circonflexe mis sur a, i, o, u rend ces voyelles avec un son plus accentué, particulièrement pour â et ô.
Il sert à distinguer des mots homonymes : un acre (environ 50 ares) et âcre (odeur désagréable).
Dans tous les verbes ayant les finales en -aître et en -oître, l'i indique la 3e personne du sing. de l’ind. présent. Il existe une différence entre il croît (grandir) et il croit (penser).
La finale -âtre marque une approximation, une diminution, une atténuation: douceâtre, jaunâtre, marâtre, verdâtre... mais la finale -atre n'a pas ce sens diminutif, et concerne surtout le corps médical : pédiatre, psychiatre et le nombre quatre.
Attention aux mêmes étymologies : âcre, âcreté mais acrimonie; arôme mais aromate; grâce mais gracieux, côte mais coteau, câble mais encablure, râteau mais bateau, château mais chalet, fantôme mais fantomatique, câliner mais cajoler, jeûner mais déjeuner, drôle mais drolatique...
L’accent circonflexe sur le e se prononce comme un ë. Exemples:
alêne, apprêt, baptême ; benêt (toujours masc.), carême, dépêche, enquête, fenêtre, forêt, frêne, gêne, genêt (arbrisseau), grêle, guêpe, hêtre (arbre), intérêt, pêche (le fruit), pêcher (du poisson), pêcheur (celui qui attrape du poisson donnant pêcheuse au féminin), pêne, pimbêche (tjs. fém.), poêle, quête, rêne (guide, souvent au pl.), ; salpêtre, tempête, tête, têtu (entêté), trêve, vêpres (toujours au pl.),vêtement.
Poêle se prononce [poual]. L’Académie écrit prèle mais prêle ou presle sont admis.
Différence entre le pronom possessif et l'adjectif possessif.
Le pronom possessif est précédé d'un article défini : le nôtre, la nôtre, les nôtres. L’adjectif possessif notre, nos correspond au pronom personnel nous et marque la possession.
Les mots commençant par racl- ne prennent pas d'accent : raclage, raclée (fam.), raclement, raclette, racloir, raclure.
Le tréma
Le tréma est un signe formé de deux points, qui se place au-dessus d'un e, d'un i et d'un u et plus rarement au-dessus d'un o. Il indique qu'il forme une voyelle séparée de la précédente ou de la suivante et qu'il faut la prononcer: ambiguïté, ïambe...
Au fém., l'Académie exige que l'on mette un tréma sur le e d'aiguë. Sinon, le e ne se prononcerait pas.
Maelström (mot venant du néerlandais) prend un tréma sur le o mais on écrit aussi malstrom. En physique, angström désigne une unité de longueur.
Dans les noms propres ornés d'un tréma sur le e, celui-ci ne se prononce cependant pas : Saint-Saëns [-sens], Mme de Staël [-stal].
On écrit sans tréma : Pléiade, Saigon.
Les mots qui se terminent en -éiforme, -éïsme, -éique ne prennent pas le tréma sur le i: absentéisme, cunéiforme.
Les accents pièges
L'accent circonflexe orne tous les verbes:
- Au passé simple de la 1 - et de la 2epersonne du pl. nous fûmes, vous fûtes.
- Au passé antérieur de la 1 - et de la 2c personne du pl. nous eûmes été, vous eûtes été.
- À l'imparfait du subjonctif de la 3e personne du sing. : qu’il fût, et au plus-que-parfait du subjonctif : qu'il eût été.
* Fût-ce ou fut-ce ? Sens de "même, serait-ce que", imparfait du subjonctif - Nous irons, fût-ce au prix de sacrifices. Sens de "est-ce que ce fut", passé simple - Fut-ce un beau mariage ?
Substantifs, adjectifs et noms propres:
Liste qui reprend les modifications apportées dans la 9e édition de l'Académie. Le signe * après le mot indique que les deux graphies sont admises.
A. abîme, abrègement, âcre mais acrimonie, affèterie, affût, aigu, au fém. aiguë, aîné, alcôve, alêne, allèchement, allègement, allègrement, allégretto, allégro, allô, ambigu, au fém. ambiguë, appât (amorce) mais appas (attraits), arôme mais aromate, aromatique, artéfact, asséner, assidûment mais prétendument, avènement, axiome.
B. bâillement, bâiller, bâillon mais bailler (faire accroire), bateau mais bâtiment, le Benelux (Belgique, Nederland, Luxembourg, sans accent sur le second e), benêt, bélître, Benoît (prénom) mais Pierre Benoit, bésicles, bohème, artiste et l'opéra de Puccini La Bohème mais Bohême (pays), bohémien, boîte mais boiter, boiteux, brème (poisson) mais la ville de Brême, les sœurs Brontë.
C. ça (contraction de cela) mais çà interj. et adv. de lieu et çà et là, câble mais encablure, canoë, chalet, châlit, châsse (reliquaire), châssis, cèleri*, chéchia, chenêt, cicerone ou cicérone, cime, Clemenceau, côlon (intestin), cône (en mathématique) mais conique, côte (montée, os, rivage) mais coteau et cote (avoir la cote), crèmerie*; crènelage*, crèneler*, crènelure*, crêpe (galette, étoffe), crêpage, crêper, crêperie, crêpier mais crépi, crépon, crépu, crête mais l'île de Crète, critérium*, cyclone.
D. dégainer, décrescendo ou descrescendo, déjeuner mais jeûner, dépôt mais dévot, dérèglementation, dîme, dîner, dinothérium, diplôme mais diplomatique, disgrâce mais disgracieux, la ville de Dole, drainer, drôle mais drolatique, droséra ou drosera, dûment; duodénum, Albrecht Dürer.
E. égout, égrener, emblème, empiècement, empiètement, éperdument, épître, événement* et événementiel*, extrêmement mais extrémité.
F. fac-similé, faine, faîte, fantôme mais fantomatique, fèverole, forêt (bois) mais foret (vrille), fret mais affréter, fût (tronc d'arbre, tonneau) mais futaie, futaille.
G. gaine comme dégainer, Gallieni (général), gélinotte, genet (cheval) mais genêt (plante), goitre, grâce mais gracier, gracieux.
H. haler (tirer) mais hâler (brunir), Hanoi, Hawaii, hébètement, J.-M. de Heredia (poète), huître.
I. icône mais iconoclaste, imprésario, infâme mais infamant, infamie, ingénument, irréligieux, Israël mais Israélien.
J. jeûne mais être à jeun, jeûner mais déjeuner.
L. Liberia mais Libérien, Liège mais Liégeois, linoléum, liséré.
M. Megève, mémento, mémorandum, mitre, muséum.
P. paraître (il paraît), pâture mais paturon, pécher (commettre un péché) mais pêcher (arbre) et pêcher du poisson, piètement, pitre, pléiade, pôle mais polaire, prétendument, proscénium, psychiatre, puîné, pupitre, pylône.
R. racler (et dér.), ragoût, râteau, râteler mais ratisser, rebelle mais rébellion, recéler, recéleur, recépage, référendum, réfrènement, réfréner, règlementaire, règlementation, règlementer, reître, rempiétement, rengainer, repartie (avoir la repartie facile), révolver, roder (un moteur) mais rôder (errer), rôdeur.
S. sècheresse*, sècherie*, sécréter, sécrétion, sèneçon* , sénescence, sénestre, sènevé*, séquoia, serapeum, sombréro, spéculum, Eugène Sue, sur (aigre) mais sûr (certain), symptôme mais symptomatique, syndrome.
T. tâtonner mais tatillon, téter, tétée, tétin, tétine, téton mais tèterelle, trône, trôner mais introniser.
V. vènerie, Viêt-nam ou Vietnam (mais vietnamien).
Quelques mots souvent mal orthographiés :
Aléa: n. m. Évènement imprévisible, ne prend pas de s au sing.
Ambiguïté: Avec ï et non i, "caractère de ce qui présente deux ou plusieurs sens possibles", à ne pas confondre avec ambivalence, "caractère de ce qui comporte deux aspects différents et même opposés".
Châlons-sur-Marne mais Chalon-sur-Saône.
Chapitre: comme pitre et cime, avec i et non î.
Chateaubriand: René de - écrivain mais Châteaubriant, ville de Loire-Atlantique.
Cru: vin (sans accent) et part. pas. du verbe croire mais celui du verbe croître en prend un.
Dessouler: sans accent circonflexe sur le u (9e édit.Acad.).
Gaieté, gaiement: La graphie gaîté est vieillie mais se retrouve dans rue de la Gaîté, théâtre de la Gaîté.
Gênes: dont les habitants s'appellent les Génois.
Géorgie: République indépendante depuis 1991 et non Georgie (Georgia en anglais), État du sud-est des États-Unis.
Île: mais îlot (î mais o).
Ragoût: tout comme goût, il prend un chapeau mais égout n'en prend pas.
Sérapéum: désigne la nécropole des taureaux Apis (devenu Osiris à leur mort). L’Acad. a francisé ce mot, au pl. régulier par conséquent : des sérapéums bien que les savants écrivent : serapeum, pl. : serapea.
Tache ou tâche: tache d'encre mais pour indiquer un travail à exécuter on mettra le â: il est payé à la tâche.
La cédille
La cédille (c cédille) se place devant a, o, u et indique qu'il faut prononcer ce ç avec le son [se], évitant ainsi le son dur [k] : un maçon, un soupçon, des fiançailles...
Il faut toujours une cédille devant une consonne lorsqu'on crée un amuïssement dans le langage familier : Çte femme; à çt’heure. Devant e et i, on n'en met jamais ni devant les ligatures æ et œ: cæcum, cœlacanthe.
L'apostrophe et l'élision
L’apostrophe est un mot féminin. Le signe orthographique (') marque l'élision d'une voyelle (a, e, ï) non prononcée par euphonie ou un h muet, ce qui évite le heurt de deux voyelles, ou hiatus: s'il vient, l’homme.
On a recours à l'apostrophe:
Avec lorsque et puisque uniquement devant il(s), elle(s), en, on, un, une.
Avec quoique devant il(s), elle(s), on, un, une à l'exclusion de en.
Avec quelque devant un et une uniquement : quelqu'un, quelqu'une.
Jusque devant une voyelle : Il ira jusqu au bout.
Devant les monosyllabes de, le, me, ne, se, te : je t'envoie; elle s'écoute...
Dans le pronom démonstratif ce : c'est entendu !
Dans le pronom relatif et le pronom interrogatif que : Qu'entends-tu ?
Dans l'adverbe de négation ne : Il n'entend rien.
L’élision est tolérée par effet de style en langage parlé : T'as d’beaux yeux, tu sais! (Jean Gabin à Michèle Morgan dans Quai des brumes) mais jamais à l'écrit.
On ne fait pas l'élision devant un h aspiré ni devant : huit, onze, oui, uhlan et ululer (et dér.) - Le onze de France.
Presque ne s'élide que dans presqu’île. Donc: presque en même temps.
Quelque ne s'élide que devant un, une: quelqu'un. Donc: quelque incident qu'il arrive.
Devant un titre d'œuvre, il est recommandé de ne pas faire l'élision : L'auteur de "Nana."
Le h de certains mots étant muet, il y a élision : Le livre d’Harald.
Devant un mot commençant par y, on fait l'élision s'il est français : l’yeuse, l’ypérite mais on ne la fait pas devant un mot d'origine étrangère : le yacht, le yaourt.
Na pas confondre ellipse et l'élision: L’ellipse du lat. ellipsis, "suppression d'un mot", est une "figure consistant à faire, dans un énoncé, l'économie d'un ou [de] plusieurs termes. Il y a ellipse quand on dit" La Saint-Valentin pour "la fête de saint Valentin"... L’ellipse du verbe est courante en français : Jean lit un livre; Jules un magazine.
Faut pas t’en faire relève du style familier. L’ellipse est un effet de style qu'il ne faut employer que si l'on est certain d'être compris. Elle permet notamment un style direct : "Où est-elle ? - Dans sa chambre."
- La lettre h. (+/-1500 mots qui commencent par la lettre h). Près de 300 sont précédés dans certains dictionnaires par le signe '. Ce signe signifie que le h est aspiré. En ce cas, la liaison est interdite. Remarque: Puisque le h aspiré exige l'emploi au sing. de le ou de la, vous saurez qu'au pluriel la liaison est interdite : la hache, les haches ; le harpon, les harpons...
Liste de mots usuels où la liaison ou l'élision est interdite.
À la fin de certains mots, le h est muet
Le trait d'union
Le trait d'union crée des mots en joignant un préfixe à un nom, à un adjectif, à un verbe.
Anti: Prennent un trait d'union les mots commençant par i: anti-infectieux, anti-inflammatoire, anti-impérialisme ainsi que les mots comportant plusieurs éléments: anti-francs-maçons, anti-sous-marin et ceux qui expriment l'opposition: anti-mode, anti-communiste, anti-gaulliste... Dans tous les autres cas (la majorité), il y a agglomération.
Auto: Prennent un trait d'union les mots commençant par a et i : auto-adhésif, auto-alarme, auto-allumage, auto-immunisation, auto-induction, auto-intoxication... ainsi que auto-école, et auto-stop (et dér.). Dans tous les autres cas, il y a agglomération. Le mot composé prend le genre du mot qui suit auto : un autoradio, une autopompe, une autoneige (au Canada), une autoroute (Acad.). Notons, par curiosité, le mot formé avec les subst. (et non le préfixe) auto. Un express autos-couchettes (adj. inv. tj au pl.).
Contre: Aucunes règles précises mais cependant les mots commençant par un a prennent tous un trait d'union : contre-allée, contre-amiral, contre-appel.. ainsi que les mots commençant par e : contre-écrou, contre-emploi, contre-enquête, contre-espionnage... et i: contre-indiquer, contre-interrogatoire. Devant o, on écrit contre-offensive mais l'Acad. privilégie contrordre. On écrit contrecoup en un mot mais à contre-courant; contrepoint mais contre-pointe. L’Acad. a fixé les graphies en un mot pour contrechamp (cinéma) mais contre-chant (musique), contrechâssis, contrecœur, contreplaqué, contrepoison, contreprojet.
Entre. L’Acad. favorise dans sa 9e édit. l'agglutination : "entraimer (s’), on écrit aussi entraimer (s’)". Il en est de même pour entrapercevoir (s’), entrapparaître, entrappeler (s’), entravertir (s’), entrebande, entredéchirer (s’), entrefrapper (s’), entrégorger (s’), entrenerf, entrenœud, entrenuire (s’), entrerail, entreregarder (s’), entresoutenir (s’), ensuivre (s’). Les autres mots sont précédés d'un trait d'union.
Faux, fausse. L’Acad. favorise le trait d'union : faux-bord, faux-bourdon, faux-bras, faux-étambot, faux-filet, faux-fuyant, faux-joint, faux-monnayeur, faux-pont, faux-semblant mais on écrit sans trait d'union : fausse couche, faux bond, faux col, faux jour, faux pas, faux pli, faux sens.
Non, quasi. Prend un trait d'union si le mot formé est un substantif: non-aligné, non-assistance, non-lieu, non-initié, non-violence... ; quasi-contrat, quasi . -délit, quasi-particule... Dans un emploi adjectival, il n’y a pas de trait d'union : les pays non alignés, les unités non combattantes; Il est quasi impossible de vous joindre.
Post. Il y a agglutination : postnatal, postopératoire, postscolaire... Une exception post-scriptum n. m. inv., abrégé en P.-S.
Attention aux substantifs qui peuvent se transformer en loc. adv. "Il touche de nombreux à-côtés" mais "Il vit à côté" et aux "bizarreries": on écrit avec un trait d'union : compte-fils n. m. inv., compte-gouttes n. m. inv., compte-tours n. m. inv. mais compte rendu sans trait d'union (pl. : des comptes rendus).
Côté: côté cour est à droite; côté jardin est à gauche. Écrivez de préférence de tout côté à de tous côtés (de tous les côtés). De même, préférez chacun de son côté à chacun de leur côté.